La date de naissance est un autre sujet controversé par les adversaires de l'Islam, qui sous couvert des raisons les plus diverses récusent ce qui est considéré comme une certitude absolue par les historiens, les biographes et les hagiographes. En effet, il existe plusieurs repères indiscutables et irréfutables pour fixer cette date, qui est restée gravée dans la mémoire de tous les Mecquois. Le premier d’entre eux est celui qui vit Abraha, le gouverneur abyssin du Yémen essayer de s'emparer du sanctuaire de la Ka’aba pour le détruire. L'expédition d'Abraha comprenait un (ou plusieurs) éléphant, animal inconnu alors en 114
Arabie, qui impressionna fortement les habitants. L’événement était considérable et d’une telle portée, que l'année de l'invasion fut appelée « Année de l'éléphant ». La tradition de l’époque imposait de débuter le calendrier à compter d'un fait extraordinaire, marquant, hors du commun et la vue de l'éléphant était destinée à commémorer le souvenir de l'invasion. Les jours et les mois partaient de cette date. Lorsqu'un autre événement important survenait, le calcul reprenait à nouveau, pour fixer un bouveau calendrier. Cela a été le cas lors de la reconstruction du Temple de la Ka’aba. Aussi, la naissance du Prophète cette année précisément, ne pouvait ni passer inaperçue, ni être effacée des mémoires. Un jour à marquer d’une pierre ; qu’elle soit blanche ou noire, l’essentiel était de ne pas passer inaperçue. Son souvenir restera vivace.
Le sanctuaire de la Ka’aba qui avait été édifié par le Prophète Ibrahim (Abraham) avec l'aide de son fils Ismaël, l'ancêtre des Arabes, 25 siècles auparavant, était souvent inondé par les orages qui s’abattaient dans la région. Les Mecquois décidèrent de surélever les fondations de l’édifice, afin d'empêcher l'eau d'y pénétrer. Les travaux exigeaient sa démolition partielle, mais en raison de la sacralité du lieu, personne n'osait porter la main, craignant la colère divine. Après cinq jours d'expectatives et de conciliabules, on désigna le plus âgé des Qoraïchites, un nommé Walid ibn Moghaïra, de la tribu des Béni Makhzoun, pour porter le premier coup. Celui-ci prit une pioche, prononça des invocations rituelles pour écarter tout danger et commença à détruire le mur. L'émotion était intense dans la foule ; les gens s’attendaient au pire, craignant un coup du sort. Mais rien ne se produit. Le soir, Walid retourna chez lui. Les hommes s'en furent aussi. Ils voulaient savoir s'il allait se passer quelque chose pendant la nuit, un mal quelconque qui s’abattrait sur l’insensé, pour le punir de son audace. Cependant, la nuit fut calme et sereine. Le lendemain Walid reprit tranquillement son travail. Alors les autres habitants se joignirent à lui, en pensant que Dieu ne pouvait se fâcher contre ceux qui reconstruisaient Sa Maison, pour la sauver des inondations.
La démolition fut achevée jusqu'au ras du sol et la plate-forme surélevée, conformément au plan établi. Pour les Mecquois, il s'agissait d'une nouvelle date marquante dans la vie de leur cité. En conséquence, ils délaissèrent leur ancien calendrier, basé sur Abraha et l’éléphant, pour adopter un comput centré sur la reconstruction du Temple Sacré de la Kaâba. Les autres Arabes idolâtres de la péninsule, qui n’étaient pas concernés par cette opération de sauvetage, continuèrent à prendre l'année de l'éléphant comme base de leurs calculs calendaires.
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L'aménagement intérieur de la Kaâba souleva un problème de prééminence entre les quatre principales tribus de la région, qui voulaient s'attribuer le privilège de replacer la Pierre noire (d’origine météoritique) dans sa niche, puisqu’elle avait été déplacée pour les travaux. Chaque chef revendiquait le privilège de réaliser cette opération symbolique, mais combien prestigieuse, mettant en relief les mérites de son clan. Cependant, les débats finirent sans qu’aucune décision ne soit prise, car aucune tribu ne pouvait s’en sortir à son avantage en éclipsant les autres. C'est encore Walid ibn Moghaïra qui proposa de confier l'arbitrage au premier homme qui se présenterait devant le Temple Sacré. La proposition fut acceptée, car il était d'usage à l’époque, de confier au sort le soin de régler les affaires délicates ou litigieuses.
L'homme sur qui allait échoir ce privilège redoutable, fut Mohammed, qui passait par là; il n’était encore qu’un simple citoyen de La Mecque connu de tous, car la cité n’était pas importante, et ce bien avant l’avènement de l’Islam. Informé de la situation, il accepta d'apporter son concours ; il était alors âgé de trente-cinq ans. Après réflexion, il prit son manteau, l’étendit sur le sol, posa la Pierre noire dessus et enjoignit aux délégués des quatre tribus de soulever chacun un pan et de porter la charge à l'endroit prévu. Puis il l'installa lui-même à sa place définitive où elle se trouve encore aujourd’hui. Le problème fut réglé à la satisfaction générale.
Les événements majeurs tels que l'attaque d'Abraha contre La Mecque et la reconstruction de la Kaâba constituent indéniablement des repères historiques de première importance et de nombreuses sources confirment leur déroulement précis et leur concordance dans le temps. Il existe en outre d'autres faits historiques qui touchent directement à la vie propre de Mohammed. C'est ainsi que lors de l'expédition de l'éléphant, ce fut Abd el Mouttalib, son grand-père paternel qui négocia avec Abraha le retrait des troupes. Par ailleurs, au cours de la même année, devait décéder 'Abdallah Ibn Abd et Mouttalib, le père du futur Prophète, quelques semaines seulement avant la naissance de l’enfant et ce fut précisément son grand-père, qui le prit en charge. Tant d'événements survenus au cours d'une même année doivent laisser incontestablement des marques profondes. D'autant que nombre d'entre eux appartiennent à l'histoire du peuple d'Arabie et sont cités par les chroniqueurs avec toutes les garanties d'authenticité .
Source : LES MILLE VERITES SCIENTIFIQUES DU CORAN