En cela, El hadj Habib ne faisait qu’emboiter le pas à son Père qui développa à Ndiarndé une expérience originale : la transformation des talibés en cultivateurs productifs. En fin lettré comme l’ensemble des fils de Maodo, El hadj Habib a laissé à la postérité des écrits de belle facture qui font l’émerveillement des autres lettrés mais aussi la fierté de la Grande Université de Tivaouane. Parrain de la 108èmé Edition du Gamou de Tivaouane 2010, El hadj Habib Sy s’attachait au culte de l’humilité et de la vérité qu’il savait dire au nom de laquelle il mettait un point d’honneur à combattre toute forme d’injustice, à honorer à sa façon l’illustre Famille à laquelle il appartenait et bien entendu, « la Tarikha Tidiane » dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué. Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d’humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d’effacement, de dévouement et de dépassement.Son rappel à Dieu, en 1992 à Paris, est jusqu’à présent une blessure difficile à cicatriser à Tivaouane. En témoigne les inconditionnels qui, fréquemment, viennent se recueillir prés de sa tombe, visiter sa famille et se souvenir. Serigne Habib Sy Malick, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était la probité faite homme.
De son vivant, le fils cadet du vénéré Seydi El hadj Malick Sy a profondément marqué les fidèles qui aimaient le citer en exemple pour ce qui est de la constance et de la permanence dans l’adoration de Dieu. Les médiations auxquelles il s’adonnait régulièrement limitaient ses interventions en public. Mais à chacune de ses sorties, Serigne Habib a montré qu’il savait bien relayer ses ainés dans la délivrance du message de la maison de Tivaouane dont la préoccupation est d’aimer, de célébrer et de suivre en Tout le Prophète (SAWS).
Grand cultivateur et grand commerçant comme son père, Maodo Malick, qui selon Serigne Abdoul Aziz al Amine fut : «le premier dans ses activités à avoir importé des couteaux 108 au Sénégal », à l’instar du Noble Prophète de l’Islam qui très tôt s’adonna au commerce entre la Mecque et l’Arabie d’abord avec son oncle Abou Tâlib qui l’initia à l’âge de 12 ans puis avec la noble Khadidiatou bint Khouwaylid (RA), Serigne Habib fut le premier à donner en guise de « Hadiya » cadeau,1 million de nos francs à l’époque, à son frère le vénéré Khalife Serigne Babacar Sy (RTA). Une façon pour lui d’être au service de ses ainés dans la discrétion totale.
Né en 1907 à Tivaouane, le fils cadet de Sokhna Safiétou Niang, a été formé dans la « Daara » de son père, Maodo Malick Sy, qui l’initia très tôt à la mystique tijâne. Fin Lettré, ayant assimilé toutes les leçons sans lesquelles aucune ascension vers la sainteté n’est possible, Serigne Habib Sy devait entreprendre une salutaire action consistant, au-delà du Sénégal, à porter loin la parole de Dieu. Aussi, il figurait parmi les chefs religieux sénégalais ayant le plus de disciples dans les pays de la sous-région.
Serigne Habib Sy était partout connu en Afrique de l’Ouest, surtout en Gambie ou ses inconditionnels se comptent par milliers, en témoignent lors du Gamou de Tivaouane où les pèlerins sont impressionnés par les dizaines de bus immatriculés de Banjul longeant l’avenue El hadj Mansour Sy Malick à cent mètres de la Zawiya El Hadj Malick ou se trouve sa grande résidence. Ceux-ci comme leurs condisciples sénégalais, voyaient à travers leur guide religieux, un modèle de croyant. En effet, vis-à-vis de Dieu, il avait le souci d’appliquer les recommandations et d’éviter totalement les interdits.
A l’endroit du Prophète (SAWS), Serigne Habib Sy n’a jamais entrepris d’innover dans la Sunna, s’évertuant à observer rigoureusement les enseignements du Meilleurs de Tous (SAWS).
A l’endroit du fondateur de la confrérie, Aboul Abass Ahmad At Tidjani, de son père Maodo Malick, de ses frères, Serigne Babacar, El hadj Mansour, et El hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh, il composa des poèmes riches tant par la qualité linguistique que par la dimension spirituelle de ses écrits qui sont chantés à travers les Gamous et conférences religieuses.
Son héritage est préservé aujourd’hui par ses fils, qui par le travail et la discrétion, à travers des conférences internationales entre les Etats Unis, l’Europe, la Sous-région, et particulièrement à sa résidence en Gambie où l’anniversaire de sa disparition rassemble chaque année des milliers de fidèles, perpétuent l’œuvre de celui qui fut de son temps « la plus belle illustration de ce qu’est un chef religieux ».
Cet homme sera celebré ce samedi 28 Avril 2012 en Gambie à l'occasion d'un Grand "Takussanu Naby" (voir programme sur Asfiyahi.org)
La Rédaction Asfiyahi.org
Lundi 1 Février 2016