Voici un « DOMOU SOKHANA » ( termes qui désignent les enfants de marabouts ou d'intellectuels en langue arabe) qui n’a pas besoin de talibés « disciples » c’est ainsi qu’AL Maktoum s’était exprimé lors d’une rencontre. N’ayant jamais vécu entouré de disciples comme le veut la tradition maraboutique, Al Maktoum dès son plus jeune âge a annoncé la couleur en déclarant « La contestation commence de la Case paternelle jusqu’à la tribune des Nations Unies ». Mais ici nous nous intéressons à ce que j’appelle la Dialectique Maktoumienne.

 

La dialectique est une méthode de discussion , de raisonnement ,questionnement et d’interprétation et même de confrontation qui occupe une place importante dans la philosophie. Le mot « dialectique » trouve son origine dans le monde grec antique (le mot vient du grec dialegesthai : « converser », et dialegein : « trier, distinguer », la dialectique comme échange entre deux pôles. Dans la philosophie on parle de dialectique socratique ou dialectique hégélienne. Mame Cheikh Amed Tidiane Sy s’est toujours défendu d’être un marabout, il s’était installé dans un rapport d’horizontalité avec ces interlocuteurs. Il recevait l’enfant de 3 ans et le président de la République avec la même commodité.

 

Dans sa démarche il visualise ses interlocuteurs pour réinscrire leur discours dans leur fondement matériel, ou dans leurs conditions concrètes sans aucune subjectivité. Un jour alors qu’il était dans un vol un employé de la compagnie voulait lui servir du vin qu’il déclina en disant qu’il n’était pas habitué à en boire. Ce qui serait différent de la réponse qu’aurait donnée le musulman « convaincu ». Pour lui le plus vaste des champs de toute interaction est celui du champ humain « il est imminent plus important d’être homme que d’être roi » disait-il et d’ajouter « on t’a pas demandé si tu crois en Dieu ou pas, ce qu’on te demande c’est d’être humain ».

 

Mame Chekh Ahmed Tidaine SY a tissé des relations avec des personnes de différentes origines et de différentes confessions. On connaît tous ces poèmes sur Al Domoro, Samy Davis Junior, Chou En Lai etc. Ce qui l’intéresse c’est l’étincelle divine qui anime tout un chacun. « Tout homme poli devient un diamant ». Le rôle du guide religieux est : social et humain .C’est pourquoi il n’a jamais mystifié ni Maodo ni Sérigne Babacar ni leurs contemporains. La façon dont il nous parle d’eux fait que le fondement de leur enseignement nous soit accessible. Pour lui on doit être en dialogue constant avec le Seigneur qui d’ailleurs, est loin d’être un élément de recul dont la seule préoccupation est de remuer les brasiers de l’enfer. Par qu’il n’y a pas de Dieu religieux Il est seulement Dieu, ni laïque ni religieux.

 

MR keita