Ceci est la marque des grands saints de la communauté qui utilisaient toujours un intermédiaire entre eux et le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dans leurs demandes, car ils ne pouvaient lui adresser la parole et oubliaient tout en sa présence.
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée), malgré son jeune âge, rencontrait souvent le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à l’état de veille. Sidi Abdelaoui (qu’Allah l’agrée) a raconté que Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) rencontrait le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) vingt-quatre fois en une journée. Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) recommandait à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de prendre grand soin de lui.
Pendant la période que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a passé à Boussemghoune, il voyageait souvent vers Taza pour rencontrer son compagnon et son élève, le grand connaissant Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée), car il était à cette époque un de ses plus grands compagnons particuliers et parmi ses aimés.
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) prenait de plus en plus soin de lui, conformément à la recommandation du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Il le visitait vivant et dans sa tombe et tellement souvent qu’il n’était pas nécessaire de le stipuler dans le livre Djawahirou-l-Ma’ani
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait dit :
« Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) m’a conseillé de prendre soin de Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi et il m’a dit qu’il avait un droit sur moi »
Il a dit dans l’information qu’il était un chérif d’Idmar Dachara de la région de Taza. Il avait beaucoup de vertus et la plus importante est celle que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui avait certifié qu’il l’aimait. Il était l’intermédiaire entre le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) par le consentement du Prophète lui-même.
Quand Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) mourut, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) mit à sa place le Khalife de grande valeur Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) toujours par le commandement du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui)
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) était un chérif parmi les chourafas purs, il est mort assassiné. Quand il s’installa à ‘Aïn Madhi, il lui fut attribué plusieurs vertus jusqu’à ce que les femmes de toute la contrée en parlèrent et le raillèrent auprès de leurs hommes. Cela suscita la jalousie de ses ennemis qui incitèrent quelqu’un pour l’assassiner. Son assassin le visitait souvent avant son acte horrible et lui demandait dou’a mais Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) le chassait et lui disait : « Va-t-en loin de moi, ô faiseur fils de faiseurs ! Car les ennemis t’inciteront à me tuer. »
En effet, il fit tel qu’il lui dit. Un jour, celui-ci vint alors que Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) était insouciant et occupé. Il lui tira dessus, il s’effondra et l’ordre d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) est un décret prédestiné. Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) savait par dévoilement tout ce qui allait lui arriver et les manigances de ses ennemis. Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a puni ceux qui avaient comploté contre lui ainsi que son agresseur de façon très dure.
Leur groupe a été dispersé et brisé, leur descendance a failli s’éteindre, et ceux qui subsistaient dans cette région furent complètement ruinés et furent marqués au visage par l’horreur, par conséquence de l’intensité de la vengeance d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté).
Qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) nous préserve de tomber dans la même erreur, celle de l’opposition envers nos maîtres les Walis, qui mène à la perte déclarée. Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) dit dans un hadith Qoudoussi : « Celui qui s’en prend à l’un de mes walis, Je lui déclarerai la guerre… »(Boukhari)
En apprenant sa mort, un Cheikh de Tunisie voulut prendre sa vengeance sur tous les habitants de ‘Ain Madhi. Ce dernier ne faisait pas partie de la Tariqa Tidjaniya. Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui écrivit une lettre pour le mettre en garde contre les conséquences d’un tel acte. Il lui avait envoyé un groupe de six personnes pour porter le message dans lequel se trouvait le grand savant Sidi Mohammed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée). Il ne lui restait plus qu’à se conformer aux ordres en jetant les armes.
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) était le prodige de son époque, pour ce qui était connu de ses secrets et de ses connaissances. Il recevait du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) en rêve et en éveil, ce qui étonne les esprits et n’est capté que par les plus grandes personnalités.
Un Jour, lors d’un rêve, il reçut du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) un poème. Lorsqu’il se réveilla, il vit le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à l’état de veille et lui demanda le commentaire de celui-ci. Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui expliqua que c’est par l’amour du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qu’il a eu ces grâces et que, sans cet amour, il ne l’aurait jamais vu. Il lui ordonna de transmettre ce poème et son commentaire à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Il reçut aussi du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) une prière appelée La Perle qui renferme en elle des profits énormes pour les croyants qui la lisent, comme il a été dit par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui-même.
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) faisait partie, avant de le rencontrer, de la Tariqa Bel Ben ‘Azouz sur laquelle Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avaient déclaré que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui avait dit : « Bel Ben ‘Azouz est un démon de cette communauté. »
Quand il rencontra Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il lui demanda la Baraka pour suivre sa Tariqa ayant vu en lui tous les prodiges. Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) en fit son intime, suivant en cela les recommandations du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).
Parmi les faits rapportés, il y a celui où Seïdina, (qu’Allah sanctifie son précieux secret), lui envoya quelqu’un pour l’inviter à venir le voir. Il lui envoya son compagnon Sidi Hajj Mousaqam (qu’Allah l’agrée) qui lui apporta le cheval d’un autre compagnon, il le trouva à Taza et l’informa du message du Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Il se leva sur-le-champ pour appliquer cette obligation. Au cours du voyage, le cheval mourut et Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) ordonna aux Rouhaniyoun (entités spirituelles) d’entrer dans le cheval pour qu’il puisse ainsi l’emmener à Boussemghoune.
Tout en l’emmenant dans cette direction son compagnon de voyage lui dit : « Ô Mon maître ! Ce cheval me nuit avec sa mauvaise odeur. » Alors, il ordonna de presser le pas. Dès qu’il arriva à destination et qu’il descendit du cheval, la bête tomba par terre et les vers en sortirent. Puis il rencontra Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui l’entretenu sur des secrets.
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit que parmi toutes les grâces que Sidi Mohammed a eues (qu’Allah l’agrée), il y a celle-ci :
Sa femme à ‘Aïn madhi a eu envie, un jour, d’avoir du miel alors que ce n’était pas la saison, et il était dans ses habitudes de ne jamais refuser ce qu’elle demandait. Or dans cette période il s’excusa de ne pouvoir la satisfaire, elle refusa son excuse et insista.
Il lui dit alors : « Sors dans la cour de la maison, car Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) te les a envoyés pour toi. » Elle sortit et trouva sur des peaux une grande quantité de miel. Elle avait l’habitude de flatter son mari auprès des femmes du quartier au point que celles-ci faisaient jalouser leurs maris par leurs potins, jusqu’à ce que cela soit la cause de sa mort.
Le fils de Seïdina (qu’Allah l’agrée) a raconté que Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) avait des plantations et quand celles-ci avaient besoin d’eau, les nuages se formaient et venaient arroser le champ qui lui appartenait sans arroser les terrains avoisinants. Cela fait partie des grâces extraordinaires de nos maîtres les Walis.
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) a eu des problèmes avec des chefs de tribu, ceux-ci se mirent d’accord pour le capturer et combattre tous ceux qui s’opposeraient à leur volonté. Quand ils arrivèrent à ‘Ain Madhi, ils ne laissèrent d’autre choix à leurs habitants que de leur livrer Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) sous peine de détruire tout le village sans rien épargner. Or ils étaient si nombreux qu’ils ne pouvaient les repousser.
Les habitants de ‘Ain Madhi l’enjoignirent à se rendre auprès de ceux qui le recherchaient et selon ce qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) aurait destiné. Celui-ci ne releva même pas sa tête et se mit à tracer sur la terre avec son doigt quelque chose qui ressemblait à une écriture, puis il a pris un petit morceau de papier et dessina des lettres, il le déchira en deux et jeta le tout dans la direction de ceux qui étaient venus le capturer. Les deux morceaux s’envolèrent et se réunirent, et en accord avec la destinée d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté), la troupe se querella les uns avec les autres et ils se battirent entre eux. Leur union se brisa et leur hostilité perdura.
Sidi Ahmed Abdelaoui (qu’Allah l’agrée) a dit que Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée), à cause de la force de son ouverture enviait et désirait arriver au degré qui était réservé à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), malgré son jeune âge. Il lui écrivit une lettre dans laquelle il lui révéla qu’il avait vu une station (Maqam) se situant entre la Prophétie et celui des Pôles, qu’on ne peut pas hériter et qui est réservée à une seule personne de cette communauté.
Il lui avoua qu’il l’enviait lui-même, mais qu’il n’osait pas le demander au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) au cas où cette station ne lui serait pas réservée et par crainte que tout lui soit ôté. En effet, il fut informé que cela était réservé à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et il se précipita pour l’informer de cette grâce immense.
Sidi Mohammed ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) demanda à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) de lui donner, en récompense de cette nouvelle, le mérite de dix fois Ismou Allah El A’dham, de dix fois la Salat el Fatihi et dix fois la récompense de Miftahoul Qoutbaniya. Car il constata qu’une seule parole d’évocation prononcée par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) dépasse ce qu’il ferait, lui, ses enfants et ses ancêtres pendant soixante-dix ans.
Parmi les récits qui furent rapportés par les gens de confiance il est ceci : un groupe était parti visiter Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée). Parmi eux se trouvait Sidi Mohammed Ibn Mechri (qu’Allah l’agrée) et le Connaissant (‘Arif) Sidi Hajj ‘Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) et d’autres, ils lui posèrent la question suivante : « Lorsque les bêtes meurent entrent-elles au paradis ou non ? »
Il se dit : « Ils ont pensé que j’étais un sage or j’étais stupide, mais celui qui m’aime malgré ma stupidité entrera au paradis et celui qui me déteste entrera en enfer. J’étais perplexe face à leur question et je ne savais quoi leur répondre jusqu’à ce que je rencontre le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et l’interroge sur cela.
Il me dit que parmi elles, il en est qui entrent au paradis, celles des prophètes et messagers, des saints et celles qui meurent durant le combat ainsi que celles sur lesquelles on fait le Hajj et toutes celles qui meurent sur la voie d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté). Pour elles, il est un Paradis qui n’est pas celui des êtres doués de raison, il est sans construction et il est rempli de la végétation qu’elles aiment et désirent. »
Sidi Mohammed Ibn ‘Arabi (qu’Allah l’agrée) est mort à ‘Ain Madhi (Algérie) à l’âge de 28 ans et n’a laissé que deux filles comme progéniture dans cette ville. Il est mort quelques mois avant que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) s’en aille pour Fès. Sa tombe, qui se trouve à ‘Aïn Madhi, est célèbre et très visitée pour la baraka.
Recherche et traduction par la Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe